À propos
Mon travail plastique est un peu obsessionnel, centré sur l’idée de collection. Mes Œuvres sont souvent engagées, féministes, inspirées du réel.
De l’image de la femme, de la question des ses codes identitaires dans notre société, de son invisibilité sociale, du rapport à son corps dans des œuvres comme « Sans apparences », « Prends soin de ton image »`, de sa place dans les rapports de séduction, « Eden ». Mais aussi j’interroge la question de l’érotisme, du pouvoir de celui-ci, du pouvoir de l’image du corps sur l’autre, dont les femmes s’emparent de nos jours dans une société 2.0, pour inverser les rôles de domination. Aussi lorsque je réalise une vidéo, j’utilise beaucoup le ralenti, le flou, la superposition d’images, je dis souvent que je mets ensemble deux images qui s’aiment. Le montage pour moi est comme un coït : il doit être sensuel.
Aujourd’hui je centre mon travail sur l’image des victimes de tueurs en série. Ces individus fascinent, ont en fait des livres, des films, véritables icônes de notre société. Je veux que l’on oublie leurs noms, que l’on se souviennent de leurs victimes. J’utilise différentes techniques de création, l’impression laser sur carton, la broderie, ou le diamond painting. Ce sont des procédés qui prennent du temps. Ce temps long est pour moi nécessaire, comme un dernier hommage que j’accorde à ces femmes oubliées, une façon de redonner de la dignité à ces corps meurtris, troués, abîmés. Ces images qui sont souvent insupportables à regarder en l’état, redeviennent par mon travail, des images esthétiques que l’on a plaisir à regarder de nouveau. Je tente d’activer tous les sens chez le spectateur. La vue bien sûr, qui se fait plus précise si on est en mouvement devant l’œuvre car le corps prend vie sous différentes dimensions iconographiques pixelisées. Et le brûlé du carton par l’odeur qui s’en dégage est là pour nous rappeler l’acte de destruction. En un sens le beau né de l’insupportable.
Pour moi l’Art c’est de regarder le monde tel qu’il est et de le montrer comme on le désirerait.
Artiste vidéaste, conceptrice-réalisatrice multimédia
De 1969 à 1998 elle grandit à Grenoble d’où elle sort diplomée de l’Ecole Supérieure d’Art de cette même ville en 1996, où trés vite elle se dirige vers la vidéo.
Elle fait alors de nombreux séjours à l’étranger, Berlin, Japon, Etats-Unis, Mali.
Depuis 2000, elle à posé ses valises à Chalon-sur-Saône, où elle enseigne à l’Ecole Média Art Fructidor, Digital/Art/Cinéma.
Depuis 2001, elle travaille en étroite collaboration avec Jacques Vannet sur differents projets mêlant art et nouveaux médias. Ils créent ensemble le collectif YU(me) en 2009.