Pseudo

Les moyens de communication sont de plus en plus divers. Que ce soit les réseaux télématiques, le fax ou le téléphone, l’individu se dissimule de plus en plus, il donne une image de lui-même en communiquant.
“Pseudo” est un terme utilisé par les minitélistes pour désigner le nom d’emprunt qu’ils se donnent. Qu’il soit ludique, romantique ou bien pervers, il est la face cachée de celui qui l’utilise. Grâce à ce masque, communiquer devient plus aisé. Ce n’est plus en son nom que l’on écrit, mais sous son “pseudo”, personnage factice, qui petit à petit nous transforme, c’est une image de nous même qui prend corps sous le regard d’autrui, à l’autre bout de la ligne.

Être dans la même pièce que mon double en plâtre, mon “pseudo”. Une caméra me filme en direct pour projeter sur mon visage de plâtre ma propre image. Au dessus du mannequin un micro est dissimulé, ce qui ainsi permet d’entendre et de répondre aux réactions des spectateurs face à mon double s’animant sous leurs yeux.

Quelques instants après mon installation des gens entrèrent dans la cabine blanche. Comme j’en connaissais certains, mon “pseudo” les interpella par leur prénom, très surpris ils entamèrent un dialogue avec lui. Petit à petit il se substituait à moi. Le plus drôle vint par la suite, en s’approchant de moi (cette fois-ci réellement) ils prirent une étrange attitude en ne me regardant pas en face, mais à travers le viseur de la caméra, j’étais devenue en quelques sortes inhumaine à leurs yeux, alors que mon “pseudo” de l’autre coté prenait ma place.

Pseudo, installation interactive. École supérieure d’Art de Grenoble 1992

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